Voilà voilou une petite histoire, un petit texte... Si ceux qui l'ont lu voulaient bien me donner leurs avis, ca serait sympa
Le sang fait un bruit de tonnerre dans mes tempes, mon cœur va exploser, et je ne sens déjà plus mes jambes, mais il faut que je détale. Vite si je veux vivre. Il est derrière moi, relativement loin peut-être, mais il arrive… Je ne sais comment il a fait pour me trouver, je ne veux pas le savoir et je concentre tout sur ma course. J’ai peu d’espoir de lui échapper, je n’en connais d’ailleurs pas le moyen, je réfléchis tout en courant, mais aucune idée ne me vient.
Il n’y a aucune voiture sur cette route. Il fait nuit et aucune lumière n’est allumée dans les maisons que je dépasse, et les seules lumières proviennent des lampadaires sur le bord de la route. C’est encore trop. Je ne peux pas me permettre de me faire voir, je sais que j’ai plus de chances dans l’obscurité.
Je passe sous un pont, un clochard y dort. Je crie pour le réveiller mais il ne m’entend pas, je voudrais le secouer, mais la moindre perte de temps serait signer mon arrêt de mort. Paix à son âme.
Je ne l’ai vu qu’une fois, celui qui me poursuit.
C’était lors d’une fête foraine, il y avait un vieux diseur de bonne aventure, le visage très pâle, il avait l’air vieux mais gardait un beau visage, il était mince mais pas maigre, tous ses cheveux étaient blancs mais aucun gris. Et il portait des lunettes noires, pour empêcher quiconque de voir ses yeux.
Je suis allé le trouver sans trop savoir pourquoi. Il m’a demandé quelques euros en souriant de ses belles dents blanches. Je les lui ai donné, puis il a enlevé ses lunettes, et m’a regardé droit dans les yeux. Et dans ses yeux, entièrement blancs, j’ai vu la chose qui m’a terrifié tout le reste de mon existence. J’y ai vu ma mort, je me suis vu m’écrouler, sans plus aucun souffle dans la gorge. Le plus terrifiant était que je l’ai vu, lui, penché sur mon corps, lors de mes derniers instants. J’étais rentré chez moi sans demander mon reste, sans pouvoir expliquer à personne ce que j’avais vu.
Et ce soir, alors que le soleil mourait, depuis une de mes fenêtres, je l’avais vu arriver, marchant tranquillement, seul dans la rue, habillé d’un manteau de velours noir, les lunettes sur les yeux. Je savais qu’il venait pour moi, et qu’il prendrait tous ceux qu’il croisait sur sa route.
Cela fait bientôt cinq heures que je cours dans les rues d’une cité que l’on dirait déserte. Je sais que si elle est sans vie apparente, c’est à cause de lui. Tout le monde reste instinctivement chez soi ressentant du danger au dehors. Et je sens qu’il est toujours derrière moi, j’ai parfois l’impression de sentir son souffle sur mon cou, mais lorsque je me retourne, je ne vois qu’une rue déserte.
Je tourne au coin d’une rue
Et je le vois.
Mon corps refuse de continuer, refuse de faire demi-tour, refuse toute chose à part tomber. L’air ne vient plus et je suffoque, alors qu’il se rapproche de moi.
« Rien ne m’échappe » me souffle t-il à l’oreille.
Et le sang ne fait plus aucun bruit dans mes tempes.